La nuit commençait à tomber sur la ville de Tokyo. Rentrant enfin chez elle après avoir squatté la bibliothèque illégalement, Amiko se demandait pourquoi est ce qu'il n'avait encore croisé personne. Elle marchait depuis une demi-heure dans les ruelles humides de la ville et n'avait croisé qu'un pauvre chat apeuré. Donnant un coup de pied à une poubelle ayant été placée sur son chemin, la jeune fille grogna contre les trains qui s'arrêtaient beaucoup trop tôt. A trois heures du matin, quand même !
* Tu devrais peut-être te remettre en question. N'oublie pas que tu es entrée par effraction dans la bibliothèque et que tu y as dormis, affalée sur les dictionnaires. *
* Euh, Sachi-chan, quand on est coincé dans un casque audio, on la met en veilleuse. *
Et pour faire taire l'ex-ténébreux maître des enfers, Amiko alluma son I-p*d et mit le son à fond. Etant habitué à ce genre de traitement, il la mis en garde :
* Fais attention, tu es suivie. *
* Mais non, y'a pas un rat dans cette rue !*
* Je t'aurais prévenu. *
Il se tut, étant décidé à bouder. Amiko haussa les épaules et rentra ses mains dans ses poches. Elle commençait à avoir froid. Elle regarda ses pieds chaussés par de superbes bottines oranges fluo et constata qu'elle marchait sur du verglas. Elle frissonna et accéléra le pas. Mal lui en pris : elle glissa et tomba sur le dos. Elle resta allongée et regarda le ciel dénué d'étoiles. Il n'y avait même pas de lune. Mais alors, d'où venait cette lumière éblouissante ? La jeune fille se releva et regarda autour d'elle : il n'y avait que des vieux réverbères qui faiblissaient. Amiko fronça les sourcils en sentant la présence d'une aura très puissante. Elle éteignit sa musique pour mieux se concentrer et perçut une présence divine près d'elle. Elle se mordit la lèvre inférieur et continua son chemin, mine de rien.
Elle ne se serait jamais doutée que Dieu aurait put prendre le corps d'un chat comme réceptacle. Elle ne se serait jamais doutée le croiser un jour, d'ailleurs.
Elle se fit toute petite, encore plus qu'elle ne l'était et rentra discrètement chez elle, espérant ne pas voir été suivie.